Ce 8 mars aura lieu la journée internationale des droits des femmes. L’occasion de mettre en lumière l’important travail mené par les Maisons de Justice et les services partenaires et de faire le point sur l’impact que la pandémie de COVID19 a eu, notamment en termes de violences intrafamiliales. L’attention s’est récemment portée sur des cas de harcèlement et de violences sexuelles dans l’enseignement supérieur. Des cas ont également été rapportés dans le monde du sport et d’autres secteurs. Il convient donc de rappeler que des services externes et indépendants existent pour aider toutes les victimes, peu importe le contexte où se déroulent les violences.
La Ministre en charge des Maisons de Justice, de l’Enseignement supérieur et des Sports, Valérie GLATIGNY : « La journée internationale des droits des femmes est notamment l’occasion de saluer le professionnalisme et la qualité du travail réalisé au quotidien par les acteurs de terrain, par exemple lorsque des femmes sont victimes de violences intrafamiliales, mais aussi de harcèlement ou de violences sexuelles dans l’ensemble de la société. Les services d’aide aux victimes ont été confrontés à une augmentation des demandes d’aide depuis le début de la crise sanitaire. Ces acteurs de première ligne, relayés par l’administration générale des Maisons de justice, avaient notamment attiré notre attention sur un certain nombre de phénomènes liés à la pandémie, qui ont accentué les fragilités au sein des familles, notamment en termes de violence conjugale et familiale. C’est la raison pour laquelle nous avions débloqué des moyens supplémentaires pour soutenir le centre de prise en charge des violences conjugales et familiales, afin de lui permettre de faire face à l’augmentation de prises en charge. Ces moyens supplémentaires ont permis d’amplifier notre soutien aux acteurs de première ligne. Nous restons bien entendu attentifs à leurs besoins »
I. Davantage de fragilités au sein des familles suite aux confinements successifs :
Les acteurs de première ligne sont confrontés à sur une série de phénomènes amplifiés par la crise sanitaire. Plusieurs retours de terrain, relayés par l’Administration générale des Maisons de Justice, ont en effet permis d’identifier une augmentation de cas de violence conjugale et familiale.
À la suite d’une évaluation globale réalisée par l’Administration générale des Maisons de justice à la demande de la Ministre, un certain nombre d’éléments furent mis en lumière. C’est sur cette base qu’un subside supplémentaire de plus de 875.000 euros avait été débloqué par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce montant a permis de soutenir les associations de terrain sur plusieurs plans.
Ainsi, si les demandes d’aide des victimes ont augmenté, la plupart des associations partenaires s’attendent à une amplification dès que la vie reprendra son cours normal.
En outre, des moyens supplémentaires étaient nécessaires pour faciliter les prises en charge vu la situation sanitaire (antennes délocalisées, engagement de personnel psychologues / assistants sociaux, locaux supplémentaires pour l’organisation de groupes de parole, etc.) ainsi que pour assurer une meilleure prise en charge des mineurs en situation de violence intrafamiliale.
Enfin, les moyens ont également permis d’assurer une meilleure visibilité des partenaires pour le grand public comme pour leurs réseaux (CPAS, autres services d’aides, etc.) à travers une campagne d’information et de sensibilisation des services
II. Quelques chiffres :
Si on se penche sur l’évolution des prises en charge de violences intrafamiliales par les Maisons de Justice, on réalise que le phénomène a augmenté en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2021 par rapport à 2020, après une stabilisation durant la première année de la pandémie.
Selon les services d’aide aux victimes, la stabilisation des chiffres en 2020 peut en partie s’expliquer par le fait qu’ayant été complètement confinées avec leur agresseur, les victimes ont eu des difficultés à aller chercher de l’aide auprès de ces services.
2019 2020 Evolution par rapport à 2019 2021 Evolution par rapport à 2020
2982 2955 -0,91% 3279 10,96%
III. 875.000 euros débloqués ; un soutien très concret pour les associations partenaires :
Le montant débloqué par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles l’année dernière à hauteur de 875.000 euros a été réparti entre treize associations. Il a notamment permis de répondre à une série de demandes chiffrées des services afin de leur permettre de renforcer leurs effectifs (embauche de personnel supplémentaire) ; de louer un ou plusieurs locaux pouvant accueillir les victimes en respectant les mesures de distances sociales ; d’ouvrir une antenne en milieu rural ou bien encore de former les intervenants à cette problématique spécifique.
IV. Les victimes, peu importe où se déroulent les violences, ne sont pas seules :
Les victimes, peu importe le contexte dans lequel les violences se déroulent, peuvent consulter le site web victimes.be
Ce site, qui n’est pas exclusivement destiné aux victimes de violences intrafamiliales et/ou conjugales. Il peut également être utile pour les victimes de harcèlement ou de violences de l’enseignement supérieur ou dans d’autres secteurs. Celui-ci met à leur disposition l’ensemble des informations nécessaires et des contacts vers les associations partenaires qui pourront leur venir en aide.
Un onglet spécifique est exclusivement dédié aux victimes de violences intrafamiliales et conjugales ainsi qu’à leurs proches. Cet onglet reprend l’ensemble des numéros de téléphone utiles ainsi qu’un lien direct vers un service de tchat.
Le site web victimes.be est géré par l’administration générale des maisons de justice.
Rappelons aussi l’existence de SOS Viol, qui propose un service juridique, une ligne d’écoute gratuite (0800/98.100) et un « chat » en ligne à toute victime de violences sexuelles, quel que soit le contexte. Tout se fait bien sûr de manière anonyme. Pour rappel, l’aide annuelle octroyée par la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’association va augmenter de 50 000 euros pour atteindre un total de 135 000 euros, permettant ainsi à l’ASBL d’étendre les heures durant lesquelles sa ligne téléphonique et son chat sont disponibles, facilitant ainsi la prise de contact – qui est une étape difficile mais ô combien essentielle.