Réforme de la formation infirmière : Fin du brevet infirmier et création du nouveau profil d’assistant en soins infirmiers

Le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles engage une réforme de la formation en soins infirmiers, pour répondre aux évolutions des règles européennes, aux transformations du métier décidées par le fédéral et à la pénurie de soignants sur le terrain. Cette réforme, attendue depuis plusieurs années, vise à garantir la qualité des soins, la reconnaissance internationale des diplômes des étudiants et une meilleure lisibilité des parcours pour les étudiants, les employeurs et les patients.

Elle s’accompagne de la création d’un nouveau profil : l’assistant en soins infirmiers.

Pourquoi mettre fin au brevet infirmier ?

La directive européenne (UE) 2024/782 impose aux infirmiers responsables de soins généraux (IRSG) de nouvelles compétences, comme l’autonomie dans la décision, l’encadrement et l’intégration de la recherche. Le brevet infirmier, centré sur la pratique, ne pouvant plus répondre à ces exigences, il ne sera plus reconnu automatiquement dans l’Union européenne pour les étudiants inscrits après mars 2026.

En parallèle, le niveau fédéral a introduit en 2023 une nouvelle fonction : l’assistant en soins infirmiers.

Dès 2023, la Flandre s’est mise en conformité et a créé une formation en lien avec les exigences européennes et fédérales.

La réforme est désormais urgente en Fédération Wallonie-Bruxelles aussi, notamment pour assurer que des assistants en soins infirmiers puissent pratiquer dans nos hôpitaux francophones, maisons de repos et maisons de repos et de soins à Bruxelles.

Le brevet infirmier tel qu’actuellement organisé (positionné dans l’enseignement secondaire, formation en 3,5 ans, niveau 4) est supprimé.
La réforme propose deux formations distinctes et complémentaires, en cohérence avec la différenciation de fonction introduite au niveau fédéral en 2023 et avec le Cadre européen des certifications (CEC) :

  • Assistant en soins infirmiers (formation en 3 ans, niveau 5 CEC) : une formation professionnalisante au sein de l’enseignement pour adultes.
  • Infirmier responsable de soins généraux (IRSG – niveau 6 CEC) : le bachelier en soins infirmiers, dispensé dans l’enseignement supérieur.

Au terme de la formation d’assistant en soins infirmiers de base, la candidate ou le candidat pourra s’inscrire pour 120 crédits supplémentaires dans l’enseignement supérieur et obtenir le titre de bachelier.

Quand, où et comment ?

Année académique 2025-2026 :

  • Dernière rentrée pour de nouvelles inscriptions au brevet infirmier dans le secondaire.
  • Les élèves déjà engagés pourront bien entendu terminer leur formation, et bénéficieront d’une reconnaissance européenne sécurisée, même en cas de redoublement.
  • Une solution spécifique est prévue pour les élèves actuellement en année préparatoire.

Dès 2026-2027 :

  • Lancement de la formation d’assistant en soins infirmiers/infirmier de base (niveau 5) au sein de l’Enseignement pour Adultes (EA), qui est le cadre le plus adapté, car il accueille des adultes souvent sans CESS, en reconversion ou déjà actifs, qui n’auraient pas poursuivi d’études supérieures ou ne désirant pas s’inscrire en Haute Ecole.
  • Mise en place de programmes de cours « passerelles » pour obtenir le titre de bachelier IRSG (niveau 6), afin de valoriser les acquis et répondre aux besoins du terrain.

Et pour les membres du personnel ?

Une concertation étroite est en cours avec les FPO et les directions afin de :

  • Garantir l’emploi des membres du personnel.
  • Garantir un maillage territorial équilibré de l’offre de formation.
  • Valoriser les équipements existants.
  • Préserver les partenariats avec les hôpitaux et maisons de repos.

Valérie Glatigny, Ministre de l’Education et de l’Enseignement pour adultes :

Cette réforme répond à un constat partagé : la baisse du nombre d’étudiants ne s’explique pas uniquement par un manque d’attractivité du métier, mais aussi par une offre de formation peu lisible. La formation d’assistant en soins infirmiers/infirmier de base, dans l’enseignement pour adultes, avec des passerelles claires et un accompagnement adapté, apporte une réponse cohérente, lisible et durable.

Elisabeth Degryse, Ministre-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de l'Enseignement Supérieur :

C'est une étape majeure que nous franchissons, avec cette réforme nous renforçons une profession en apportant des réponses concrètes à notre système de santé. Nous assurons aussi un accompagnement aux écoles, enseignants et élèves concernés. Enfin, nous mettons fin au flou autour des titres et formations en créant 3 parcours évolutifs et valorisants : aide-soignant, assistant en soins infirmiers et infirmier bachelier.  Un dispositif lisible et flexible, pensé pour favoriser la progression de carrière, mais aussi accompagner celles et ceux qui reprennent des études ou se réorientent. 

Yves Coppieters, Ministre de la Santé :

La profession infirmière est au cœur du système de soins. Elle assure le suivi continu au chevet du patient mais aussi le lien essentiel entre les patients et les équipes médicales. Au-delà de répondre aux exigences européennes, en clarifiant les parcours de formation et en renforçant la reconnaissance des compétences, cette réforme donne à chacune et chacun une place claire et valorisée dans l’ensemble du processus de soins. Elle permet de mieux accompagner les parcours, de renforcer les complémentarités, et de soutenir celles et ceux qui font vivre la santé au plus près des citoyens.

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